Le mois de mai est universellement reconnu dans l’Église catholique comme le « mois de Marie ». C’est un temps consacré à la Vierge, qui traverse les siècles, les cultures et les spiritualités. Durant ces trente-et-un jours printaniers, l’amour filial envers la Mère de Dieu s’exprime à travers des processions, des prières, des veillées, des chants, et bien sûr des fêtes liturgiques. Le mois de mai devient ainsi un véritable pèlerinage intérieur, un chemin de foi, de douceur et d’espérance au côté de la Vierge Marie.
Mais au-delà de la dévotion populaire, ce mois est aussi marqué, dans le calendrier liturgique, par plusieurs fêtes mariales importantes. Ces célébrations permettent aux fidèles d’approfondir leur lien avec Marie à travers les grands événements de sa vie, son rôle dans l’histoire du salut et sa mission maternelle pour l’Église et le monde.
Une fécondité spirituelle liée au printemps
La tradition de consacrer le mois de mai à Marie s’est développée à partir du XVIIIe siècle, mais elle puise ses racines dans une sensibilité bien plus ancienne. Le mois de mai est celui du renouveau de la nature, des fleurs qui éclosent, des jours qui s’allongent et du monde qui retrouve sa lumière. Marie, souvent comparée à une fleur — « Rose mystique », « Lys immaculé », « Vierge fleurie » — incarne cette fécondité spirituelle.
Dans la liturgie, cette symbolique se prolonge : Marie est la nouvelle Ève, la Mère du Vivant, celle par qui la Vie est entrée dans le monde. Honorer Marie au mois de mai, c’est reconnaître en elle la beauté de la création restaurée, la pureté du cœur humain pleinement ouvert à Dieu.
Les grandes fêtes mariales du mois de mai
1. Notre-Dame de Fatima – 13 mai
La fête de Notre-Dame de Fatima est célébrée chaque année le 13 mai, en mémoire de l’apparition de la Vierge Marie à trois jeunes bergers, Lucie, François et Jacinthe, dans la petite ville portugaise de Fatima, en 1917.
Lors de ces apparitions, Marie appelle à la prière, à la conversion, au jeûne et à la paix. Elle demande spécialement la récitation quotidienne du chapelet pour la paix dans le monde et la fin des guerres. Son message, toujours actuel, est un appel pressant à revenir à Dieu avec confiance.
Cette fête occupe une place centrale dans le mois marial, et de nombreuses paroisses organisent des messes spéciales, des chapelets, des veillées ou des processions aux flambeaux à cette occasion.
2. Marie, Mère de l’Église – le lundi de Pentecôte
Depuis 2018, le lundi suivant la Pentecôte est dédié à Marie, Mère de l’Église. Instituée par le pape François, cette fête souligne le rôle de la Vierge au sein du mystère de l’Église. Elle est la mère du Christ, mais aussi la mère de tous les croyants unis à son Fils.
Elle était présente au Cénacle, priant avec les apôtres dans l’attente de l’Esprit Saint. Elle est ainsi le modèle parfait de la vie chrétienne et le soutien de la communauté croyante. Cette fête, célébrée dans la ferveur de la Pentecôte, rappelle que Marie continue de prier pour nous, d’intercéder et de nous accompagner sur le chemin de la foi.
3. La Visitation – 31 mai
Le mois de mai se termine par la fête de la Visitation, le 31 mai. Cet événement, relaté dans l’Évangile selon saint Luc, raconte la rencontre entre Marie et sa cousine Élisabeth. Marie, enceinte du Christ, va visiter Élisabeth, elle-même enceinte de Jean-Baptiste.
C’est un moment de joie, d’exultation spirituelle, de reconnaissance mutuelle. Le Magnificat, chanté par Marie lors de cette rencontre, devient un hymne universel de louange et d’humilité. Cette fête souligne la charité active de Marie, sa joie de croire, et son humilité profonde. Elle clôture le mois marial dans la lumière et la reconnaissance.
Les fêtes mariales locales et populaires
Outre les fêtes liturgiques officielles, de nombreuses régions du monde célèbrent, au mois de mai, des fêtes locales dédiées à Marie : Notre-Dame de Grâce, Notre-Dame de la Route, Notre-Dame des Moissons, ou des fêtes patronales propres à certaines communautés.
Ces expressions populaires, souvent liées à des pèlerinages, montrent que la dévotion mariale est vivante, enracinée dans la culture des peuples et adaptée à leurs besoins spirituels. À travers ces fêtes, les croyants expriment leur confiance en la Vierge, leur gratitude pour sa protection, et leur volonté de marcher avec elle.
Le mois de mai : un appel à la sainteté avec Marie
Les fêtes mariales qui ponctuent le mois de mai ne sont pas de simples commémorations. Elles sont des invitations à entrer plus profondément dans une relation vivante avec Marie. Chacune d’elles offre une facette différente de sa mission : messagère de paix à Fatima, soutien de l’Église à la Pentecôte, servante joyeuse à la Visitation.
En les célébrant, les fidèles découvrent une spiritualité simple et profonde : celle d’une mère qui nous prend par la main, qui nous apprend à dire « oui » à Dieu, à Le louer en toute circonstance, à servir avec amour et humilité.
Conclusion : un mois pour se laisser aimer
À travers ses fêtes, ses prières, ses chants et ses gestes, le mois de mai devient un mois d’amour. Il ne s’agit pas seulement de parler de Marie, mais de vivre avec elle, de l’inviter dans notre maison, dans notre cœur, dans nos luttes et nos espérances. Chaque fête mariale de mai nous rappelle que Marie ne cesse de nous accompagner, de prier pour nous, de nous conduire vers Jésus.
En fêtant Marie, nous apprenons à aimer comme elle, à croire comme elle, à espérer comme elle. Et c’est tout le sens du mois de mai : un chemin fleuri vers le Ciel, conduit par la plus douce des mères.
