Saint Jean Joseph de la Croix (San Giovanni Giuseppe della Croce) est une figure emblématique de la spiritualité franciscaine. Né au XVIIe siècle en Italie, il s’est distingué par sa profonde humilité, sa vie d’ascèse et son zèle pour la réforme de son ordre. Canonisé en 1839, il demeure un exemple de renoncement et de charité pour les fidèles.
Sa jeunesse et son entrée dans la vie religieuse
Naissance et enfance
Jean Joseph de la Croix est né sous le nom de Carlo Gaetano Calosirto le 15 août 1654 sur l'île de Ischia, au large de Naples, en Italie. Il grandit dans une famille profondément chrétienne, qui lui inculque des valeurs de piété et d’humilité. Très tôt, il montre des signes de vocation religieuse et une inclination naturelle pour la prière et le renoncement aux plaisirs mondains.
Dès son plus jeune âge, il est attiré par la vie monastique et ressent un appel intérieur à se consacrer entièrement à Dieu. Inspiré par l’exemple de saint Pierre d'Alcantara, il se tourne vers l’ordre des Franciscains réformés, également appelés Alcantarins, qui prônent une vie austère et une stricte observance de la règle de saint François d’Assise.
Son entrée dans l’Ordre des Franciscains
À 16 ans, Carlo Gaetano entre au monastère de Naples et prend le nom de Jean Joseph de la Croix, en hommage à saint Jean de la Croix, grande figure de la mystique chrétienne. Il prononce ses vœux en 1671 et embrasse une vie d’ascèse rigoureuse, marquée par la prière, la pénitence et l’obéissance.
Dès ses premières années en tant que moine, il impressionne ses supérieurs par sa ferveur et son désir de perfection spirituelle. Il passe de longues heures en prière et s’impose de sévères mortifications, dormant peu et vivant dans une extrême simplicité.
Sa mission de réforme et ses responsabilités dans l’ordre
Réforme des couvents et exemplarité
À l’âge de 24 ans, Jean Joseph est envoyé pour aider à la fondation d’un nouveau couvent à Piedimonte d’Alife, près de Naples. Là, il met en pratique les idéaux de la réforme franciscaine :
Pauvreté absolue : il refuse tout confort matériel et vit dans des conditions austères.
Obéissance stricte à la règle de saint François : il encourage ses frères à suivre une vie simple et dévouée à Dieu.
Service aux plus pauvres : il consacre du temps aux malades et aux nécessiteux.
Son humilité et son engagement font de lui un modèle pour ses frères franciscains, qui voient en lui un guide spirituel.
Nommé supérieur et directeur spirituel
En raison de ses grandes qualités, Jean Joseph est élu supérieur du couvent et chargé de la direction spirituelle de plusieurs monastères. Il gouverne avec douceur et sagesse, toujours soucieux du bien-être spirituel des religieux sous sa responsabilité.
Malgré ses hautes responsabilités, il refuse toute forme de privilège et continue de mener une vie de simplicité et de pénitence. Il effectue lui-même les tâches les plus humbles du couvent, comme balayer les sols ou laver la vaisselle, afin de rester fidèle à l'esprit de saint François d'Assise.
Sa vie mystique et ses miracles
Un homme de prière et d’extase
Jean Joseph de la Croix est connu pour sa profonde vie mystique. Il passe de longues heures en prière, souvent en extase, recevant des révélations et des consolations spirituelles. On rapporte qu’il pouvait entrer en lévitation pendant la prière, signe de son intense union avec Dieu.
Il a également reçu le don de prophétie et pouvait lire dans les cœurs. De nombreux fidèles et religieux venaient à lui pour recevoir des conseils et des paroles de réconfort.
Ses miracles
Plusieurs miracles lui sont attribués de son vivant, notamment :
Guérisons miraculeuses : il aurait guéri des malades simplement par sa prière et son intercession.
Multiplication des vivres : à plusieurs reprises, la nourriture du couvent s’est mystérieusement multipliée sous sa bénédiction.
Bilocation : certains témoins affirment l’avoir vu en deux endroits en même temps, phénomène également observé chez d’autres saints mystiques comme saint Padre Pio.
Ces signes extraordinaires renforcent la vénération dont il fait l’objet, et nombreux sont ceux qui viennent solliciter son aide et ses prières.
Sa mort et sa canonisation
Une fin de vie marquée par la souffrance
Vers la fin de sa vie, Jean Joseph de la Croix subit de grandes souffrances physiques, qu'il accepte avec patience et abandon à Dieu. Malgré sa faiblesse, il continue à prêcher et à conseiller les fidèles jusqu'à ses derniers jours.
Il meurt le 5 mars 1734 à Naples, à l'âge de 79 ans, entouré de ses frères franciscains. Sa réputation de sainteté est telle que de nombreuses personnes viennent se recueillir auprès de sa dépouille.
Sa canonisation
Après sa mort, son culte se répand rapidement en Italie et au-delà. De nombreux miracles sont signalés après son décès, renforçant la conviction qu’il intercède auprès de Dieu pour les fidèles.
En reconnaissance de sa vie exemplaire, il est béatifié en 1789 par le pape Pie VI, puis canonisé en 1839 par le pape Grégoire XVI. Il est célébré le 5 mars, jour de sa mort.
Son héritage spirituel
Saint Jean Joseph de la Croix demeure une figure inspirante pour les chrétiens. Son message repose sur trois piliers :
L’humilité absolue : Il a toujours refusé les honneurs et a vécu dans la simplicité.
La prière constante : Son union avec Dieu était la source de sa force et de ses miracles.
La charité envers les pauvres et les malades : Il a incarné l’esprit de saint François en servant les plus démunis.
Aujourd’hui encore, son exemple inspire les religieux et les laïcs à mener une vie plus centrée sur Dieu, dans la prière et le service des autres.
Conclusion
Saint Jean Joseph de la Croix a incarné toute sa vie l’idéal franciscain d’humilité, de pauvreté et de charité. Sa profonde spiritualité et les miracles qui lui sont attribués en ont fait un saint vénéré bien au-delà de l’Italie. Son message reste d’actualité : mettre Dieu au centre de sa vie et se consacrer aux autres avec amour et humilité.
Que son exemple continue d’inspirer ceux qui cherchent à approfondir leur foi et à vivre l’Évangile au quotidien.
