Sainte Rita de Cascia, née en 1381 à Roccaporena, un petit hameau près de Cascia, en Italie, est l’une des saintes les plus populaires de l’Église catholique. Connue comme la « sainte des causes impossibles » ou encore la « sainte des causes désespérées », elle a marqué l’histoire chrétienne par sa vie empreinte de souffrance, de résignation et d’une foi inébranlable.
Dès sa naissance, ses parents la consacrèrent à Dieu. Pourtant, elle ne suivit pas immédiatement la voie religieuse. Obéissante à la volonté de ses parents, elle se maria très jeune à Paolo Mancini, un homme violent et impulsif, souvent décrit comme colérique et dur. Leur mariage fut marqué par des tensions et des violences, mais Rita, par sa douceur, sa patience et sa foi, réussit peu à peu à adoucir son mari. Ensemble, ils eurent deux fils.
Veuve et mère meurtrie
Mais la paix fut de courte durée. Paolo fut assassiné, victime de rivalités politiques et familiales dans un climat de vendetta fréquent à l’époque. Les deux fils de Rita, pleins de colère, souhaitaient venger leur père. Rita pria intensément pour qu’ils renoncent à cette vengeance, mais elle n’y parvint pas. Elle demanda alors à Dieu, dans un acte de foi radical, de les rappeler à Lui plutôt que de les voir commettre un meurtre. Peu après, les deux garçons moururent de maladie, réconciliés avec Dieu.
Entrer au couvent malgré les obstacles
Veuve et sans enfants, Rita exprima alors le souhait d’entrer au monastère des Augustines de Cascia. Mais les religieuses refusèrent son entrée, car son histoire familiale violente et les querelles en cours entre les clans rivaux de son mari posaient problème à la communauté. Persévérante, elle pria et intercéda auprès de ses ennemis pour qu’ils se réconcilient. Après avoir réussi à instaurer la paix entre les familles ennemies, Rita fut enfin acceptée au couvent à l’âge de 36 ans.
Une vie mystique et souffrante
À l’intérieur du monastère, Rita mena une vie de prière, de pénitence et d’austérité extrême. Elle développa une profonde relation mystique avec le Christ crucifié. En 1442, alors qu’elle priait devant un crucifix, elle reçut un stigmate : une plaie sur le front, semblable à une des épines de la couronne du Christ. Cette blessure, douloureuse et malodorante, l’accompagna pendant les quinze dernières années de sa vie. Elle y voyait une manière d’unir sa souffrance à celle du Christ.
Un autre miracle célèbre entoure sa mort. Peu avant de mourir, malade et alitée, elle demanda à une cousine de lui rapporter une rose de son jardin, en plein hiver. La cousine obéit, et trouva effectivement une rose en fleur sur un buisson couvert de neige. C’est pourquoi on associe souvent une rose à Sainte Rita, symbole de grâce reçue contre toute attente.
Mort et canonisation
Rita mourut le 22 mai 1457 à l’âge de 76 ans. Dès sa mort, de nombreux fidèles affluèrent à son chevet, et l’on commença très tôt à la prier pour obtenir des grâces dans les situations les plus désespérées. On rapporta de nombreux miracles, notamment des guérisons inexplicables. Son corps, exposé dans le sanctuaire de Cascia, est resté étonnamment bien conservé.
Elle fut béatifiée en 1628 par le pape Urbain VIII et canonisée en 1900 par le pape Léon XIII. Depuis, elle est devenue l’une des saintes les plus invoquées dans le monde catholique, en particulier en Italie, en France, en Amérique latine et aux Philippines.
Pourquoi est-elle la sainte des causes désespérées ?
Sainte Rita a vécu des épreuves extrêmes : un mariage difficile, la perte violente de son mari, la mort de ses enfants, le rejet de son entrée au couvent, la souffrance physique et morale. Pourtant, à travers tout cela, elle n’a jamais perdu la foi. Sa patience, sa charité et son abandon à la volonté de Dieu ont fait d’elle un modèle de confiance absolue dans les situations humaines les plus désespérées.
On la prie aujourd’hui pour des cas que l’on juge sans issue : maladies incurables, ruptures irréversibles, conflits familiaux profonds, solitude, pauvreté extrême, ou encore difficultés spirituelles profondes. À travers son intercession, les fidèles trouvent espoir, paix intérieure et parfois des miracles tangibles.
Sainte Rita de Cascia, par sa vie marquée de douleurs, mais illuminée par l’amour de Dieu, est devenue le refuge des âmes blessées. Elle montre que même au cœur du malheur, l’amour, la foi et la persévérance peuvent fleurir. Son message est clair : aucune situation n’est véritablement désespérée quand elle est confiée à Dieu avec foi et humilité. C’est pourquoi, encore aujourd’hui, des millions de personnes dans le monde s’adressent à elle avec confiance, dans le silence de leur cœur ou lors de grandes processions, convaincus que là où tout semble perdu, elle peut encore ouvrir un chemin.
